Lundi 29 septembre
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EPINAL, 23 sept 2008 (AFP) - Une avocate du barreau de Nancy a été jugée mardi à Epinal pour avoir accordé ses
faveurs à un détenu dans un parloir de la maison d’arrêt d’Ecrouves (Meurthe-et-Moselle) en octobre 2007. Un gardien a affirmé à la barre du tribunal correctionel d’Epinal, où l’affaire était
dépaysée, avoir surpris la pénaliste, 57 ans, assise face à son client, 24 ans, le pantalon baissé, alors que les deux personnes conversaient au parloir. “Au bout d’un moment, je n’ai plus
entendu de bruit. Je me suis aperçu que l’avocate était en train de pratiquer une fellation. (…) Quand elle m’a vu, elle a reculé vivement. Elle avait l’air gênée”, a-t-il raconté.
Les deux partenaires présumés, poursuivis pour exhibition sexuelle, nient. “Il
ne s’est rien passé”, a tonné le détenu, condamné à 16 ans de prison pour vol avec violences ayant entraîné la mort sans intention de la donner. “Je conteste formellement les faits”, a renchéri
l’avocate. “J’entends ce genre d’insultes depuis trente ans”, a-t-elle dénoncé, se déclarant “écoeurée par le côté sexiste de l’administration pénitentiaire”. “A la prison d’Ecrouves, l’envie et
le souci de me briser est constant”, a expliqué cette avocate, défenseur véhément du droit des détenus au sein de l’Observatoire international des prisons (OIP).
“Si le tribunal retient que la seule parole d’un fonctionnaire en l’absence de
tout élément de preuve est suffisant pour inverser la présomption d’innocence, la sécurité juridique des avocats est en danger” dans les prisons, a averti son avocat Me François Saint-Pierre, qui
a plaidé la relaxe. “Les gens de robe doivent garder leur robe propre”, a lancé le procureur d’Epinal, Bernard Marchal, qui a requis un mois d’emprisonnement avec sursis, 3.000 euros d’amende et
trois mois d’interdiction d’exercer à l’encontre de l’avocate, et un mois ferme pour le détenu.
L’ancien bâtonnier de Nancy, Me Stéphane Massé, avait classé l’affaire sans
suite, faute de preuve. La prévenue est “quelqu’un d’entier, qui va au fond des choses”, a-t-il tenu à commenter. Le délibéré sera rendu le 28 octobre. “